Le Temps se Fige: Les Horloges Déclarent une Grève à Durée Indéfinie

Au commencement du jamais vu, sous un ciel vanillé parsemé de poissons volants, le tic-tac du temps s’est arrêté à l’unisson.

Dans un tourbillon de paradoxes, les horloges du monde entier ont décidé de suspendre leur ballet hypnotique de petites et grandes aiguilles. Un événement sans précédent qui fait valser nos perceptions et jette un trouble profond dans le quotidien de l’homme moderne. La mesure du temps, dans son apathie infinie, a choisi de faire grève, laissant derrière elle un silence lourd de minutes qui n’égrènent plus.

Un porte-parole anonyme des Horloges Unie, connu seulement sous le nom de “Monsieur Pendule”, s’est adressé au monde dans un discours diffusé par les sonneries de réveil. “Le temps est une illusion, et nous refusons de continuer à inciter les gens à y adhérer”, a déclaré la voix qui semblait provenir du fond d’un puits. “Nous ne reprendrons la mesure des heures et des minutes que lorsque l’humanité aura compris que chaque instant est à la fois un début et une fin, une naissance et une mort. Que le temps est un tableau, non une ligne.”

La nouvelle a envoyé des ondes de choc à travers le monde, laissant les gens perdus et perplexes. Dans une amertume douce, le thé reste froid et les biscuits dans l’attente d’un voyage vers un verre de lait qui n’arrive jamais. De plus, les montres gousset ont cessé de palpiter, transformant les poches en tombes de secondes silencieuses.

Un philosophe provisoirement nommé “Madame Eternité” a commenté : “C’est une véritable révolution dans notre perception de la réalité. Qui sommes-nous sans le cadre construit de l’heure et de la minute ? C’est un mystère que nous devons maintenant élucider.”

Alors que nous nous préparons à accueillir un avenir où les horloges sont muettes, le crépuscule danse avec l’aube dans un ballet sans fin. Les étoiles, refusant de jouer le rôle des complices, ont décidé de se cacher, laissant le manteau du ciel aussi nu et vierge qu’un nouveau-né. Pendant ce temps, quelque part, un chat roux remonte le courant d’une rivière de lait, défiant la logique de ce monde sans temps.