“Immobile dans son envol, une baleine de soie balade une montagne sur le fil dentelé de la réalité. Les moustaches de la lune, en nœuds de papillon, réchauffent un océan de porcelaine.”
Il était une fois, élégamment drapée dans un rideau de brume, la silhouette d’une montre molle se balançant au gré des vents sur les cîmes aiguisées d’un pic ténébreux. Glissant paresseusement sur cette crête paradoxale, elle incarne le mouvement dans l’immobilité, l’inertie dans le mouvement : une fascination dadaïste à la conquête des sommets d’une réalité en décomposition.
L’horloge, maîtresse du temps et non esclave, n’a pas besoin d’aiguilles pour signifier. Ses chiffres se précipitent dans le vide comme des gouttes de pluie dans un verre de vin, créant des éclats prismatiques dans l’éther imaginaire. Le temps ne s’écoule pas, il fond, comme un fromage laissé au soleil par un escargot rêveur.
Et tandis que le ciel, vêtu de sa plus belle soie, porte une baleine en son sein, l’escargot philosophe, possédant le secret des clés de la perception, s’enroule sur lui-même et murmure à l’oreille du vent : “Non pas que je sois pressé, mais dans un monde où le temps est liquide, je suis un nageur agile.”
Alors que les heures tombent comme des feuilles d’automne, que le tableau de la réalité se décompose avec la grâce dessinée d’un rêve de Dali, l’escargot s’évanouit dans la douceur des dentelles de l’horizon. Le monde continue de tourner, obéissant aux lois inflexibles de la logique, mais dans le recoin d’une conscience endormie, le bruit lointain d’une montre qui fond peut toujours être entendu, un doux rappel que la normalité est le véritable rêve.
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