Les rouages de notre administration semblent avoir pris une tournure kafkaïenne, où le plus haut degré d’absurdité n’est qu’une routine quotidienne. Qui en sont les victimes ? Eh bien, étonnamment, ce sont des dirigeants de ces mêmes administrations!
Le quotidien de nos dirigeants s’est transformé en affrontant un labyrinthe bureaucratique inextricable, où les règles, parfois absurdes, sont l’unique fil d’Ariane qu’ils doivent suivre. Pourtant, chaque nouvel éclairage sur ces règles semble les rendre plus nébuleuses, plus impénétrables. Même les gestionnaires les plus expérimentés se retrouvent à errer dans les couloirs de la complexité administrative, cherchant désespérément une issue à leur propre création.
La preuve la plus irréfutable est le témoignage de l’un des dirigeants d’un grand établissement public, qui, sous couvert d’anonymat, a déclaré: “Il est ironique de voir comment le système que nous avons mis en place pour garantir l’ordre et l’efficacité, est devenu un enchevêtrement de procédures contre-productives et de protocoles superflus. Parfois, je me sens comme un hamster dans une roue – courant constamment mais n’arrivant nulle part.”
Le scénario n’est pas différent pour d’autres hauts fonctionnaires. Il n’est pas rare de voir des administrateurs consacrer une grande partie de leur journée à naviguer entre les formulaires, les rapports et les protocoles, alors qu’ils pourraient se concentrer sur des tâches plus importantes. La capacité à comprendre leurs propres systèmes est devenue un véritable tour de force qui requiert des années de pratique et une connaissance encyclopédique des règlements.
Ce qui est plus étrange encore, c’est que cette situation inextricable semble être acceptée comme la norme. Malheureusement, le labyrinthe bureaucratique est devenu si enraciné dans notre système administratif que même ceux qui tentent de le simplifier finissent par en être les victimes. Il y a quelque chose de profondément kafkaïen dans ce paradoxe, où l’ordre établi engendre le chaos, et où ceux qui sont censés le maîtriser finissent par en être prisonniers.
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