Les éléphants roses volants empiètent sur les heures du thé!

Au crépuscule des horloges molles, une parade pachydermique colorée s’empare du ciel. Une nouvelle ère entachée d’absurde beauté commence.

L’ordinaire céda la place à l’étrange hier soir lorsque les habitants de nos cités ont levé les yeux vers le ciel et ont observé un phénomène d’une extravagance sans précédent : une armée d’éléphants roses volants traversant le dôme céleste en direction de l’horizon, leurs longues trompes balançant avec une grâce maladroite, leurs oreilles gigantesques battant l’air comme des ailes de papillon supermétriques.

Venus de nulle part, ces créatures rosées ont suscité une surprise non feinte et une admiration silencieuse, tandis qu’elles flottaient au-dessus de nos têtes, indifférentes aux lois de la gravité et aux conventions du réalisme. Ces imposteurs aériens ont – sans surprise – bouleversé le déroulement des heures du thé. Les horloges molles du temps se sont figées dans un éternel crépuscule, leur cadran d’argent étiré dans un sourire narquois, tandis que l’aiguille des secondes oscillait paresseusement entre aujourd’hui et demain, sans jamais atteindre ni l’un ni l’autre.

“Mais où va-t-on, demandez-vous ?” a déclaré Fanne E. Phant, la spécialiste de ces anomalies. “Où que ce soit, soyons assurés que ce sera ailleurs. Ce n’est pas le temps ni le lieu qui comptent, c’est l’émerveillement devant l’inattendu qui nous fait avancer. Ce soir, nous avons été propulsés dans une dimension où même l’absurde devient possible.”

Ainsi, les villes sont restées sous le règne de ce spectacle surréaliste, les rues vidées de leur agitation habituelle, les maisons plongées dans un silence respectueux. Chacun est resté dans l’expectative, la tête tournée vers le ciel, les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, laissant à l’esprit la liberté de naviguer dans le courant du rêve, emporté par la parade rosée des éléphants volants. Tandis que les horloges molles continuaient d’ironiser sur le passage du temps, nous avons tous partagé un moment de tranquillité dans le théâtre absurde de l’existence.